17 août

 1788

Source : archives départementales L 432 1er registre. Relevé effectué par Marianne Mabille

Description des richesses de la paroisse

(en réponse à enquête de Châtellerault)

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  “Notre paroisse est d’une très grande étendue mais elle n’est ni peuplée ni ne rapporte à raison de son étendue, le sol en est mauvais, il est partie sable partie tuffe et partie bornais batant (?), il y a au moins le tiers de l’étendue en friche et ces friches sont de petites brandes, quelques parties seroient peut-être susceptibles de rapporter quelque chose, mais nous croyons que le rapport ne pouroit équivalloir à la dépense qu’il faudroit faire, d’ailleurs les habitations en sont trop éloignées.

         La culture de notre paroisse se fait avec des boeufs et des ânes, il y a peu de paroissiens propriétaires. La majeure partie des domaines appartient à des seigneurs ou des bourgeois hostenant qui tirent tout le bénéfice, ils donnent les terres à moitié en réservant les vigne et les prés, et comme nous n’avons absolument aucune bonne terre, que même la majeure partie sont très maigres, les laboureurs sont dans la misère; nous pouvons affirmer avec vérité qu’outre une quantité de journaliers qui sont obligés d’envoyer journellement mendier leurs femmes et leurs enfants, il y a plusieurs ménages qui sont pauvres honteux, et qui manquent vraiment de pain. Cette misère est cause que la majeur partie de nos terres sont mal cultivées. Le seul remède que nous voyons à y apporter seroit de l’aisance, mais quel moyen d’en donner ? Nous pouvons ajouter que nous sommes fort surchargés d’impôts et c’est encore une vérité que notre paroisse l’est une des plus de l’élection.

         Il n’y a aucun commerce dans notre paroisse que le peu de denrées qui en peuvent sortir, ny nous n’avons connaissance qu’il y ait de manufacture, il y a cependant un village, nommé Besse, où 4 à 5 particuliers font de la poterie, mais cela ne vaut pas la peine d’en parler, cette petite industrie n’est point susceptible d’augmentation parce qu’il faut aller chercher la terre trop loin et que le bois est trop rare.”