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décret impérial du 25 mars 1810 relatif "aux actes de
bienfaisance et d'indulgence à l'occasion du mariage
de Sa Majesté l'empereur et roi" prévoit dans son
titre IV le mariage de 6.000 militaires en retraite
ayant fait au moins une campagne. Il est prévu qu'ils
soient mariés le dimanche 22 avril suivant avec des
filles de leur commune auxquelles il sera accordé une
dot. Les mariés seront choisis dans chaque justice de
paix par une commission présidée par le juge de paix.
A Thuré, l'heureux élu
fut Louis Pasquier, voltigeur au 54e régiment de ligne.
Ses états de services sont impressionnants : campagnes
de Prusse et de Pologne ; batailles d'Austerlitz et
Wagram notamment. C'est un militaire "connu pour être
de bonne conduite et bonnes moeurs". La future est Louise
Ratté,18 ans. Elle "est connue pour être sage et
vertueuse".
Le juge de paix fut
ensuite chargé par le sous-préfet de l'exécution du
mariage en y donnant "le plus de pompe possible". Cela
nous vaut donc la présence dans les archives de la
justice de paix du canton de Châtellerault d'un arrêté
en date du lundi 16 avril 1810 au contenu pour le
moins inhabituel... Il fixe en effet dans ses moindres
détails tout le déroulement de la cérémonie, de la
couleur de la robe de mariée (elle sera vêtue d'une
robe blanche avec en ceinture un large ruban rose, et
sa coiffe sera garnie d'une dentelle) à l'organisation
du bal qui clôturera les festivités : "une barrique de vin rouge sera proposée
pour le rafraîchissement des danseurs".
Ce bien beau programme
s'est réalisé avec un jour de retard : le mariage est
inscrit au registre d'état civil de Thuré le lundi 23
avril 1810. Il eut lieu en présence du juge de paix et
de tout le conseil municipal de Thuré qui ont signé
l'acte de mariage.
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Louis
Pasquier est né le 6 janvier 1787 à Thuré.
Ses parents, mariés à Thuré le 7 juin 1784,
sont Michel Pasquier (ou Pâquier) et Marie
Vaucelle (fille de Vincent Vaucelle,
journalier et de Geneviève Fougeron).
Louise
Ratté (ou Ratet) est née le 4 frimaire an 2
à Thuré, elle est la fille de Charles Ratet,
maçon, et de Marie Roy.
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Extrait d'Archives Actualités n° 3,
bulletin des Archives départementales de la
Vienne, publié avec leur autorisation.
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