ADV B145 1772Dépositions de François Thenault et Pierre Pelourdedomestiques de Mademoiselle de Rochecotaccusant Guimbert, Raboteau et Miton de furetage « (…) François Thenault, serviteur domestique de la demoiselle de Rochecot, demeurant à Besse, paroisse de Thuré, âgé de 31 ans ou environ , témoin assigné à la requête du procureur du roi par exploit de Leclerc, garde général du 23 de ce mois qu’il nous a présenté (…) De la plainte du procureur du roi par lui rendue le 21 de ce mois contre les nommés Guimbert imprimeur en cette ville, Pierre Raboteau, fils aîné meunier et le nommé Miton, journalier. A dit ne point connaître le procureur du roi et bien connaître les dits Guimbert, Raboteau et Miton, ni être leur parent ni serviteur ni domestique de ce enquis suivant l’ordonnance. Dépose qu’il y a environ quinze jours étant avec Pierre Raboteau fils chez le sieur Dubois fils, vitrier en cette ville à Besse, le dit Raboteau dit à lui déposant qu’il avait été le lundi gras dernier dans la forêt de cette ville avec les nommés Guimbert et Miton pour fureter et qu’ils avaient pris avec un furet deux lapins (…). Pierre Pelourde, serviteur, domestique de la demoiselle de Rochecot demeurant à Besse, paroisse de Thuré, âgé de 45 ans ou environ, témoigne assigné à la requête du procureur du roi ( …). Dépose que les jours du Lundi gras dernier lui déposant étant au canton des Fors dans la forêt de cette ville près du taillis des Turaule, entre le Marchais de la Gland et celui des Noux. Il vit les nommés Guimbert, Pierre Raboteau fils et Miton qui étaient dans les clapiers ou terriers à fureter. Et prendre des lapins avec des poches ou filets tendus aux trous de clapier. Et lorsqu’ils aperçurent lui déposant, ils détendirent et ramassèrent leurs poches et s’enfoncèrent dans le canton des Forces. Lui déposant ne sait s’ils avaient pris des lapins ou non, ayant continué son chemin, à bien ouï dire que Miton avait dit qu’ils avaient pris cinq lapins qui est tout ce qu’il a dit savoir. Lecture à lui faite de sa déposition par notre greffier. » Creuzé Millet (greffier)
4 avril 1772 :interrogatoire par François Creuzé de Hilaire Mitonqui nie tout acte de braconnage
« Aujourd’hui, 4 avril 1772, nous, Michel François Creuzé, conseiller du roi, maître particulier en sa maîtrise des Eaux et forêts de Châtellerault, étant assisté de Jacques Millet, notre greffier ordinaire, sommes transportés en la Chambre criminelle du Palais royal et Maîtrise dudit Châtellerault où a comparu Hilaire Miton (…) A dit avoir nom Hilaire Miton, être âgé de 34 ans, être de la qualité de journalier, demeurant au village de Besse, paroisse de Thuré (…). Interrogé
s’il n’est pas vrai que dans les jours gras derniers il a été dans
la forêt de cette ville pour y fureter et prendre des lapins avec son
furet et deux poches ou filets étant avec des nommés Guimbert et Raboteau. A dit qu’il n’a point été dans la forêt pour y furter ni avec Guimbert et Raboteau ni autres dans les jours gras derniers, qu’il est bien vrai que le lundi et le mardi gras dernier, il a été dans la forêt pour y fagotter de la brande qu’il a achetée de Verger le garde, et que le lundi gras dernier, environ une heure après midi, se rendant chez lui étant chargé d’un fagot de brande suivant le chemin, il entendit crier au loup dans le canton de Fors ou de la Vergnais Carré. Etant accourru au bruit, il trouva dans le bois neuf dix personnes qu’il ne connaît point à la réserve du fils de Raboteau meunier à qui il demanda d’où il venait. Le dit Raboteau dit qu’il venait de son moulin et qu’il allait au moulin neuf ( …) Répondant qu’il voulait aller avec lui et comme c’était son chemin ils s’en allèrent ensemble jusqu’au moulin où le répondant laissa le dit Raboteau. En lui disant qu’il allait chauffer son four, qu’ensuite il irait le retrouver, ce qu’il fit. Interrogé s’il n’est pas vrai qu’il a été chez le nommé Guimbert, libraire en cette ville, pour l’engager à sortir son furet et ses poches et aller avec lui fureter dans la forêt de cette ville avec le nommé Raboteau le dimanche et le lundi gras dernier. A dit que non qu’il n’a point été chez le dit Guimbert qu’il ne connaît que depuis peu de jours et qu’il n’a point été fureter dans la forêt avec lui et Raboteau, qu’il est vrai que l’année dernière il a été deux ou trois fois avec Verger garde pour le voir fureter dans la forêt (...). Interrogé s’il n’est pas vrai que le lundi gras dernier il a été dans le forêt de cette ville avec Guimbert et Raboteau pour y prendre des lapins avec le furet de Guimbert et que lui répondant a passé par le moulin neuf et fait passer Guimbert et Raboteau par les planches du gué de Besse pour se rejoindre au canton des taillis du moulin neuf pour y fureter et dans d’autres endroits de la forêt. A dit que non, qu’il n’a point été dans la forêt ce jour-là avec Guimbert ne le connaissant même pas alors et qu’il n’a point été fureter avec lui ni Raboteau dans la forêt. Interrogé s’il n’est pas vrai qu’il a ou aurait eu chez lui un furet dont il s’est servi pour aller fureter en différents temps dans la dite forêt. A dit que non, qu’il n’a point et n’a jamais eu de furet et qu’il n’a point été fureter dans cette forêt. Interrogé s’il n’est pas vrai que Guimbert et Raboteau ayant été chez lui pour l’engager à aller fureter avec eux et qu’il aient porté chez lui un furet. A dit que non (…) » Creuzé. Millet (greffier) Fait communiqué au procureur du roi à Châtellerault, le 4 avril 1772. Creuzé.
4 Avril 1772 : interrogatoire de Pierre Raboteau fils se défendant d'être aller chasser avec un furet « (…) A dit avoir nom Pierre Raboteau, fils de Pierre Raboteau, et âgé de 21 ans, demeurant à Menante, paroisse de St-jean-l’Evangéliste du faubourg de Châteauneuf en cette ville. A dit (…) avoir été fureter dans la forêt de cette ville. Interrogé s’il n’est pas vrai qu’il a été les jours gras derniers avec les nommés Guimbert et Miton dans la forêt de cette ville pour y prendre deux lapins avec le fusil de Guimbert. A dit que non qu’il n’a point été fureter en aucun temps dans la forêt avec Guimbert et Miton ni autre, qu’il est bien vrai qu’il y a environ un an Verger, garde, vint chez lui pour l’engager à aller fureter avec lui et qu’il alla lui aider et qu’il lui donna un lapereau. (…) Interrogé s’il n’est pas vrai que le dit Guimbert a été le trouver avec son fusil pour l’engager à aller fureter avec lui et Miton, dans la forêt de cette ville les jours gras derniers et pour aller dans la forêt, Guimbert et lui déposant aient été passés par les planchers du gué de Besse, le lundi gras, et que Miton ait été passer par le moulin neuf pour le rejoindre et fureter ensemble. A dit que non, qu’ils n’ont jamais été ensemble et qu’il ne connaît même Guimbert que depuis peu de jours. (…) A dit qu’il n’a jamais eu de furet dans la forêt et qu’il n’a point connaissance que Guimbert et Miton aient des furets et aient été fureter dans la forêt ni ailleurs. » Creuzé. |
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