Nous avions laissé le dernier bulletin à la fin de l’année 1870 avec l’espoir que pouvaient avoir les Thuréens d’un renversement du cours de la guerre après la reprise début novembre de la ville d’Orléans par la toute jeune armée de la Loire et la constitution des armées de l’Est et du Nord. Dans ce second numéro qui porte le chiffre 75 Jean-Louis relate avec toujours autant d’adresse les événements militaires, politiques et sociaux qui ont secoué Paris, la France et la Vienne qui vit la présence de nombreux régiments de gardes mobiles en cantonnement comme à Thuré où ils laissèrent nombre de traces toujours visibles après les élections législatives de février-mars 1871 organisées à la demande du nouvel occupant. Scrutin qui fit sortir des urnes députés conservateurs et monarchistes et fut la cause de la révolte des Parisiens qui proclamèrent la Commune violemment réprimée par Adolphe Thiers.

Ce document consacré à la "Manu", la manufacture nationale d'armes de Châtellerault, va intéresser plus d'un Thuréen car nombre d'entre eux y ont, après un père, un grand-père ou même une grand-mère _ « manuchardes » qui feront l'objet d'un autre bulletin _ travaillé avant sa fermeture en 1968. L'auteur, Jean-Louis Lamouraux, s'est particulièrement intéressé aux « manuchards » de Thuré présents à la MAC à la veille de la Grande Guerre, ainsi qu'à ceux qui ont à l'usine participé massivement par leur main-d’œuvre à l'effort de guerre. Il est, pour ce faire, allé puiser ses sources aux Archives départementales ainsi qu'à celles de l'armement et du personnel civil à Châtellerault, a une nouvelle fois étudié méthodiquement un nombre considérable de documents relatifs à la vie de l'entreprise et aux hommes qu'elle employait dans des conditions et des rythmes de travail ne pouvant laisser personne indifférent, et nous livre ici un texte à teneur historique très richement documenté.

Évelyne en ce milieu d’année revient sur un élément majeur de notre alimentation. Après avoir retracé sommairement l'historique de la boulangerie depuis le Moyen Age jusqu'à nos jours et s'être intéressée aux professionnels et à leurs familles qui se sont succédé aux fourneaux de notre village dont le tout premier fut François Baillet, trouvé en 1645 dans les registres des archives de la Vienne, elle nous rapporte une nouvelle particularité de notre commune puisqu'elle aura duré plus d'un siècle alors que partout ailleurs cette structure avait été depuis longtemps abandonnée : la fondation en 1909 et le fonctionnement d'une boulangerie coopérative dont la dissolution définitive fut décidée le 25 mai 2016, une poignée de jours seulement après la fête du saint patron des meuniers, boulangers, pâtissiers, Honoré. Au fil de la lecture de ce nouveau bulletin vous reviendra peut-être non pas le goût de la madeleine mais celui pour ma part jamais retrouvé des croustillants broyés et odorantes briochettes à la mie moelleuse sortis du fournil de la boulangerie Robert Page.

Ouvrir ce nouveau bulletin c’est se replonger dans nos premières années de quinqua/sexagénaires, bien loin des smartphones, tablettes ou cartes Pokémon, et se remémorer les deux ou trois récréations quotidiennes agrémentant nos vies d’écoliers. Séances récréatives attendues avec impatience, après de longues minutes assis en classe, réservées à la détente et aux jeux variant selon l’âge et le sexe mais aussi l’époque et les saisons. Évelyne nous en fait ici un petit florilège : grandes et petites rondes, farandoles, jeux divers avec ou sans accessoire, balle, ballon, corde à sauter, élastique, palet, osselets, billes, scoubidous… à vos « Souvenirs, souvenirs », même si la cloche a sonné et que pour nous, mais oui, mais oui, ça signifie « L’école est finie ».