Bulletins 2022

Bulletin n° 99 - Janvier 2022

Le souvenir du Premier Empire est avant tout lié à la gloire mais après l'euphorie des premières années du règne c'est surtout, comme l'écrit Jean Tulard dans "la Vie quotidienne des Français sous Napoléon" la guerre qui a contribué à détacher le peuple et les paysans de Napoléon. La guerre connue à l'époque uniquement par les Bulletins de la Grande Armée, n'en a pas moins eu des conséquences de plus en plus rigoureuses pour les campagnes. N'en retenons que deux, dit-il plus loin : les réquisitions et la conscription de 1798 qui succède à l'appel des volontaires nationaux pour la défense de la patrie en danger de 1792. Dans "Les Thuréens et leurs voisins dans les armées napoléoniennes (2^e partie)" Évelyne a réussi à sortir de l'oubli plus de 65 noms d'enfants de Thuré passés de volontaires à conscrits, soldats, fusiliers, voltigeurs, caporaux, médaillés ou non, déclarés morts, disparus ou supposés l'être et ceux revenus après démobilisation, réforme ou même désertion avant que l'invasion des troupes alliées ne porte un coup fatal au régime.

La capitulation de Montréal le 8 septembre 1760 après celle de Québec signe la fin du régime français en Amérique. Cadet comme la majorité des militaires et fonctionnaires royaux doit donc quitter le Canada. Il débarque à Brest après un mois et demi de navigation et tel le bouc émissaire est arrêté, accusé d'avoir fait fortune aux dépens de la Couronne et mené sur-le-champ à la sinistre Bastille. Bénéficiant, suite à procès et restitution de plusieurs millions, de l'indulgence royale il est libéré après trois ans de captivité. La question posée à la fin du bulletin 96 était de savoir comment et pourquoi l'exceptionnel homme d'affaire qu'était Joseph-Michel Cadet avait-il pu, après avoir acheté une seigneurie en Touraine, devenir notre voisin ? Vous le découvrirez avec ce grand numéro 100 signé Marianne que Thuré, ma commune au fil de l'histoire (T.M.C.) fêtera dignement ce samedi 19 mars !

Grippe espagnole vs Covid-19. L'histoire se répéterait-elle alors toujours ? peut-être pas à l'identique, pas de la même façon, il y a cent ans c'était la guerre avant et pendant. Et pour nous ? ce sera après ? C'est pourquoi "La grippe espagnole en pays châtelleraudais et poitevin" de Jean-Louis Lamouraux nous parle avec une étrange contemporanéité : vagues à répétition, isolement, mesures sanitaires, confinement, lieux publics fermés, désinfection, poudres de perlimpinpin, pseudos et vrais épidémio-bactériologistes, pénuries, masques, services de santé submergés, apothicaires/pharmaciens débordés... En fait les seules vraies différences sont la compréhension des virus et l'arrivée un an après le début de la pandémie des vaccins à ARN messager. Rappel : vendredi 24 juin à Thuré, soirée rencontre avec Sylvain THÉNAULT arrière-petit-fils du grand professeur poitevin Jean Marie "Camille" GUÉRIN co-découvreur avec albert CALMETTE du vaccin B.C.G.

Ces lignes sont un hommage à un grand homme de progrès. En 1884, pour la première fois de son histoire, le conseil municipal de Thuré élisait pour un long mandat de 38 ans un édile laïc, vrai démocrate, républicain convaincu et grand défenseur de l'école de la République sans qui Thuré ne serait peut-être pas ce qu'il est aujourd'hui. Maire très attaché aux associations de la commune, à la mutualité et à l'aide aux défavorisés. Il est aussi président du conseil d'arrondissement du canton et président de la société d'agriculture et de viticulture de l'arrondissement de Châtellerault où il oeuvre inlassablement à l'innovation agricole. En 1914 il reste encore beaucoup à faire, l'installation du téléphone, la création d'une école maternelle laïque, il veut... mais ne se doute pas qu'il va devoir annoncer dans toute la commune, pendant plus de quatre ans, la mort à la guerre de plus de 80 Thuréens. C'est ce que nous présentera Jean-Louis LAMOURAUX dans le second bulletin consacré à Théodose CHAMPIGNY.

L'eau potable est maintenant d'un accès facile, il suffit d'actionner le robinet pour qu'elle coule, comme par enchantement, mais ce ne fut pas toujours le cas. Avant l'invention de la pompe, à bras puis électrique, et l'arrivée des réseaux d'adduction d'eau potable, eh bien ! il fallait la puiser à la mare ou attacher un seau au bout d'une chaîne ou d'une corde, le descendre jusqu'au fond du puits puis tirer, tirer bien fort pour le remonter. Cet or bleu était précieux, on l'avait oublié. Changement climatique, prélèvements à outrance, pollution par les nitrates, phosphates, pesticides... Tant va la cruche à l'eau, qu'à la fin elle se brise dit l'adage. Urgence maintenant. À nous d'en prendre soin et de trouver des solutions pour nous en assurer l'accès. Cette "Petite histoire des puits" d'ici (de Thuré) est remarquable et nous apprend ou nous remet en mémoire bien des choses, des événements et des jolis mots. Savez-vous ce qu'est un chabu ou un cherche-puits ? Moi, je ne savais pas.