Bulletins 2022

Bulletin n° 104 - Janvier 2023

Jean-Louis nous livre en ce début d'année la deuxième partie de l'évocation du premier maire républicain de Thuré, Théodose Champigny, qui prit, avec son conseil municipal, une part décisive dans la création d'une école maternelle publique gratuite et laïque, ainsi que dans le renforcement de l'aide sociale municipale aux plus nécessiteux. Organisateur de concours agricoles, il pousse avant-guerre à la modernisation des pratiques culturales agricoles et soutient la création de coopératives. Mais les années de conflit armé vont mettre un coup d'arrêt à l'action et aux efforts de Théodose qui va devoir prendre une tout autre orientation...

Nous avons pu voir grâce aux précédents bulletins consacrés au futur seigneur de la Barbelinière que, cruellement éprouvé par l'abandon des terres du Canada par le royaume, accusé par l'administration coloniale d'avoir signé de couteux contrats, le munitionnaire Cadet néanmoins convaincu d'avoir rempli ses responsabilités envers l'État décida fin 1760 de rejoindre la métropole afin de faire reconnaître ses services rendus à la colonie et se faire rembourser les coquettes sommes que la France lui devait. Ne voulant y séjourner que brièvement, il devait, après poursuites et incarcération puis réhabilitation et dans l'attente d'un règlement y rester définitivement. N'ayant pu obtenir qu'un acompte de ce qui lui était dû il liquida ses affaires canadiennes et noua des relations parisiennes influentes qui lui permirent d'effectuer des investissements fonciers et immobiliers importants en Normandie, Touraine, Poitou... C'est la suite de « l'histoire de cet homme (hors normes) arrivé aux sommets de la fortune, à qui l’on avait promis l’anoblissement et qui chercha désespérément à réaliser son rêve en achetant des seigneuries, en s’insérant dans le tissu enchevêtré des relations féodales, en entretenant ses biens tout en continuant son négoce » que nous raconte Marianne dans ce copieux 105^e Thuré, ma commune au fil de l'histoire.

L'annexion militaire et administrative par l'Allemagne nazie de la région des Ardennes entre 1940 et 1944 est effectivement un épisode singulier de l'histoire de la France sous l'occupation relativement méconnu d'une bonne partie du restant de l'Hexagone comme nous le rappelle Philippe plume de ce 106^e bulletin tombé _ hasard ou volonté ? _ le 6 juin, date anniversaire du débarquement de Normandie. Mais c'est aussi une belle histoire de résistance, de fraternité, d'amitié, de courage et un précieux témoignage sur cette époque et cette région que celui de Sylvain son grand-père, mobilisé de la première heure, prisonnier de guerre dirigé très tôt vers les Ardennes dans une ferme de la WOL III, ainsi qu'une belle leçon d'héroïsme d'un pilote officier canadien de la RCAF nommé William Michael Poohkey.
Pour rappel : Philippe présentera son livre 1944, la Vienne sous les bombes vendredi 16 juin 2023, à 20 heures, salle J.-L.-Dupuy à Thuré.

PREMIÈRE PARTIE. Dans les années 60 depuis la lisière du bourg, il nous arrivait quand le vent le portait, d'entendre siffler le train qu'on supposait être la Micheline. On disait "le temps va changer, on entend la Micheline de Thiours !" Etait-ce vraiment une Micheline ? Evelyne nous le dira dans le second volet consacré à ce joli hameau bordé par l'Envigne situé aux confins de Thuré et de Colombiers. Lecteurs et généalogistes y retrouveront les événements qui s'y sont produits, les noms, les lignées familiales des propriétaires, fermiers, colons ou bordiers, cultivateurs et s'enrichiront surement de quelques ascendants ayant vécu ici. Encore une belle rentrée avec TMC.

DEUXIÈME PARTIE de l'histoire de Thiours. Une belle description de ce hameau traversé par le cours d'eau (maintenant reconquis par les castors) et la voie ferrée (à présent nommée voie verte Sylvain Chavanel et dédiée à la balade). En entrant dans ce bulletin nous faisons d'abord connaissance avec les différentes familles riveraines de l'Envigne qui s'y sont succédé depuis la fin du XIXe siècle ainsi que celles qui ont occupé la maisonnette de garde-barrières et voyons ensuite l'impact important qu'a eu sur cette petite population et son environnement le développement puis le démantèlement du chemin de fer allant de Châtellerault à La Roche-Rigault. Maintenant bien dépeuplé ce petit village n'en est pas moins resté digne d'intérêt et finira peut-être en aire naturelle protégée genre zone Natura 2000 puisque la nature y a peu à peu repris ses droits.